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Éditions Didier, 2016
FLE
Compréhension écrite
adultes
2

Démocratiser l'art

Écoutez cette interview puis répondez aux questions.

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  1. a. Quelles sont les différentes parties de cette interview ?

    • Le rappel des activités théâtrales passées de M. Robert.
    • La description de la politique culturelle actuelle.
    • L'éloge de la politique culturelle actuelle.
    • L'analyse de la politique culturelle actuelle.
    • Une proposition de M. Robert pour améliorer la politique culturelle.
    • Une deuxième proposition de M. Robert pour améliorer la politique culturelle.
    • Un exemple pour illustrer le propos.
  2. b. Complétez avec le chiffre qui convient.

    - L'offre culturelle s'est accrue depuis ans environ.

    -  % des Français vont au moins une fois par an dans un lieu de culture.

    - Le budget de la culture est de milliards d'euros.

  3. c. Cochez les affirmations qui sont vraies.

    • M. Robert trouve que de nombreux Français ont déjà actuellement accès à la culture.
    • M. Robert trouve que trop peu de Français accèdent à la culture.
    • L'offre culturelle est supérieure à la demande du public.
    • L'offre culturelle correspond mal aux attentes du public.
  4. d. Que propose M. Robert pour rendre la culture plus démocratique ? Cochez les bonnes réponses.

    • D'augmenter le budget de la culture.
    • De favoriser les rencontres entre l'artiste et le public.
    • D'éduquer le public pour qu'il développe ses compétences artistiques.
    • De multiplier les ateliers artistiques dans l'espace public.
    • De promouvoir l'art plastique, plus facile d'accès.
    • D'associer le public à la création de l'œuvre.
    • D'accompagner les expositions artistiques d'explications de spécialistes.
 Transcription 

Journaliste : Michel Robert, vous êtes metteur en scène. Vous êtes engagé, politiquement comme artistiquement, en faveur de l'ouverture de la culture au plus grand nombre.

M. Robert : En effet, il est urgent d'agir car, malgré l'augmentation de l'offre culturelle depuis trente ans environ, la fréquentation des lieux de culture n'a pas augmenté. La culture s'adresse encore à une minorité de Français : seulement 22 % des Français ont une pratique au moins occasionnelle de la culture, comme visiter une exposition ou aller au théâtre une fois par an. Seuls ces 22 % profitent des dix milliards accordés par le gouvernement à la culture. C'est peu, vous ne trouvez pas ?

Journaliste : Certes ! Comment expliquez-vous ce faible pourcentage ?

M. Robert : C'est simple. Les pouvoirs publics ne sont pas attentifs. C'est la loi de l'offre et de la demande. Même s'il y a du choix, s'il ne correspond pas à ce qui est attendu, c'est inutile. On ne fait pas assez attention à ce que veut vraiment le public. Attention, ça ne signifie pas qu'il faut voir le public comme une simple clientèle. La culture n'est pas un produit comme les autres.

Journaliste : Concrètement, que proposez-vous ?

M. Robert : D'ouvrir la culture à tous et donc la rendre plus accessible et plus démocratique, par exemple mettre en place une politique culturelle participative, grâce à quelques moyens peu coûteux.

Journaliste : Pouvez-vous être plus précis ?

M. Robert : Tout d'abord, selon moi, il faudrait par exemple plus de lieux de rencontre entre les artistes et le public, pour créer un lien et multiplier les occasions de collaboration. La démarche artistique ne doit pas se vivre en solo, et le citoyen doit pouvoir suivre, voire participer au processus de création artistique. Les résidences d'artistes, qui accueillent les artistes et exposent leurs œuvres en cours, doivent donc être plus nombreuses dans le cœur des villes : les centres culturels, les écoles, les universités, les prisons, les hôpitaux, les maisons de retraite… C'est du moins ma façon de voir les choses ! Je sais qu'elle ne plaît pas à tous les artistes.

Journaliste : Par exemple ?

M. Robert : Une ville propose d'installer une statue en plâtre sur la place de la ville. L'artiste est accueilli dans une résidence gérée par la mairie pendant la réalisation de l'œuvre. Tous les artisans locaux viennent partager avec l'artiste leurs connaissances sur le matériau, les outils, les techniques, sans pour autant ôter le statut d'artiste au plasticien. Mais l'œuvre est réalisée en commun. À l'inauguration, artistes et artisans peuvent expliquer la démarche artistique et technique. Il y a une revalorisation des travaux manuels et une meilleure compréhension de la création artistique. Ce travail de médiation est essentiel pour que le public soit vraiment réceptif à l'art, surtout contemporain. Et la collaboration est, selon moi, la meilleure manière de le faire.


 
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