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Éditions Didier, 2016
FLE
Compréhension écrite
adultes
2

Un modèle familial en Afrique

Lisez cette interview puis répondez aux questions.

Lamine, 30 ans, est originaire du Sénégal et étudie la sociologie en Suisse. Il revient pour notre journal sur les différences fondamentales qu'il a notées depuis son installation en Europe entre la famille occidentale et la famille africaine contemporaines. Un point de vue certes subjectif mais instructif !

Selon ce que j'ai pu constater, lentement mais sûrement, le modèle familial en Afrique est en pleine mutation bien qu'il demeure avant tout une réalité ancestrale et structurante fondée sur des traditions et des principes religieux forts. Dans mon village, et plus particulièrement dans ma famille, toutes les générations, de l'arrière-grand-père au dernier nouveau-né, vivent ensemble sous le même toit alors que l'individualisme est plus de mise en Europe avec une philosophie plus prononcée du chacun pour soi. De ce fait, il me semble que la famille est beaucoup plus élargie et étendue chez moi qu'ici et est particulièrement soudée. Par exemple, j'appelle mes cousins et cousines « mon frère » et « ma sœur ». Le corollaire est que les enfants de ces cousins ont pour moi le même statut que, pour vous, les neveux, d'où un lien affectif beaucoup plus étroit avec les membres de la famille, désignée comme « éloignée » en Europe. Nous sommes loin du modèle nucléaire occidental, souvent réduit aux seuls parents et enfants. Cette vision déteint sur l'ensemble des rapports sociaux, même au-delà de la cellule familiale proprement dite. Dans mon village, tout le monde est plus ou moins considéré comme de la famille : ainsi, dans la rue ou les transports, les gens se saluent, contrairement à ce dont j'ai pris l'habitude ici. De même, alors que selon certaines études, près d'un mariage sur trois se termine par un divorce à Paris, le mariage reste une institution culturellement très enracinée chez moi et peu de couples se séparent. De plus, malgré la conjoncture économique et politique peu favorable, les familles restent des familles nombreuses, ce qui est – pour beaucoup, comme c'est le cas pour moi –  un signe de prospérité et de bonheur. Par conséquent, je n'envisage pas du tout de n'avoir qu'un ou deux enfants, ce qui est très courant en Occident, et plus encore avec les effets de la crise économique. Mais, en dépit de la force de ces traditions, de nouvelles questions émergent aussi en Afrique, surtout dans les milieux urbains, où l'on prend exemple de plus en plus sur le modèle occidental, ce qui entraîne une libéralisation des relations et une perte de la solidarité au sein de la famille.

  1. a. Qu'est-ce qui est à l'origine de ce texte ?

    • Une étude sociologique
    • Un témoignage
  2. b. Donnez un titre à ce texte.

    • Approche interculturelle de la famille au Nord et au Sud
    • Autobiographie d'un Africain expatrié
  3. c. Reliez les éléments se rapportant à la famille africaine et ceux se rapportant à la famille européenne, selon ce qu'en dit Lamine. Attention : certaines affirmations ne correspondent à aucun modèle en particulier.

     
    Influence encore forte de la religion et des coutumes
    Logement intergénérationnel
    Élargissement des liens familiaux aux parents lointains
    Maintien de l'institution du mariage
    Désir d'avoir une famille nombreuse
    Influence d'autres modèles familiaux
    Augmentation des divorces
    Fécondité en baisse
    Retour aux valeurs familiales comme refuge
    Volonté d'émancipation des jeunes
    Modèle de la famille africaine
    Modèle de la famille occidentale
    Aucun modèle de famille

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