Mon immigration – publié le 23 octobre 2015 par Walid
Plusieurs amis tunisiens restés au pays m'ont demandé le mois dernier ce qui m'avait décidé à partir pour le Québec, si j'étais heureux dans mon nouveau pays et comment je m'étais organisé pour m'expatrier. Comme je n'aime pas me répéter, voici les réponses aux questions que vous me posez régulièrement, amis, parents ou lecteurs ! Mais attention : depuis mon arrivée, les formalités ont peut-être changé donc vérifiez-les au cas où !
Je suis parti grâce à ma femme, Myriam. Elle est issue d'une famille franco-tunisienne, un peu nomade, qui a vécu entre deux pays et deux cultures. En plus, son père lui racontait souvent qu'un de ses ancêtres était parti comme colon au Canada. Ce pays l'a donc toujours fascinée. Elle me répétait souvent qu'un jour elle irait s'installer là-bas. Alors, progressivement, son rêve est devenu le mien et nous avons commencé à nous renseigner sur les formalités à suivre pour s'installer là-bas et où. Comme je parle anglais comme une vache espagnole, on a choisi la facilité et nous sommes décidés pour la ville francophone de Québec plutôt qu'une ville anglophone. Pas question pour autant de vivre dans une communauté française ou tunisienne ! On voulait surtout sympathiser avec les autochtones. ;-)
Nous sommes allés assister à une réunion informative organisée par la Délégation générale du Québec. Ils nous ont assuré qu'on y trouverait de belles perspectives d'emploi et une excellente qualité de vie. Évidemment, ce n'est pas faux, mais il faut savoir prendre un peu de recul car ils ont surtout insisté sur les points positifs. Comme partout, il y a aussi une face sombre du Québec et il ne faut trop idéaliser un pays sous peine d'être sérieusement déçu. Le plus dur, selon moi, c'est l'aspect administratif : la collecte des justificatifs est assez complexe et il faut être patient. Nous avons attendu un an avant d'avoir une convocation suite au dépôt de notre dossier. Et encore, nous avons eu de la chance car ma profession est classée « en demande » au Québec et nous avons donc bénéficié d'un traitement plus rapide de notre dossier. En revanche, Myriam a eu des difficultés à faire reconnaître son titre d'ingénieur à cause de règles imposées par l'ordre professionnel mais tout s'est résolu grâce à sa persévérance. Concernant notre intégration sociale, tout s'est passé pour le mieux : l'hospitalité québécoise n'est pas un mythe ! Aucun problème pour nous faire de nouveaux amis. Conclusion : on adore notre nouvelle vie ici. Alors quand on me demande si je compte revenir à Sousse, je réponds par la négative !